Ce projet bénéficie d’un financement européen de plus d’un million d’euros dont plus de 200.000 euros seront destinés aux établissements de santé français. Il a pour objectif d’expérimenter de nouveaux modèles d’achat et de remboursement axés sur le bénéfice pour les patients et fondés sur la valeur en santé générée par les deux chirurgies orthopédiques les plus fréquentes (prothèses de hanche et de genou).
Le projet VBP.O (Value-Based Procurement Orthopedics), coordonné par UniHA, rassemble les acteurs clés européens suivants :
- Le Conseil National Professionnel de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique (CNP-COT) et plus particulièrement son registre national des implants et de l’observation des pratiques et des pathologies chirurgicales de l’appareil locomoteur (RENACOT)
- Digikare, PME toulousaine innovante, créatrice d’Orthense, la plateforme de suivi de patients pour maximiser les résultats de la chirurgie orthopédique
- Le CHU de Lille
- Le CHU de Toulouse
- L’hôpital de Vejle et la Région Sud Danemark
- L’hôpital Infante Leonor de Madrid et le service de santé publique de la région de Madrid (Servicio Madrileno de Salud – Sermas)
Vers un soin orthopédique rémunéré en fonction de la valeur apportée au patient
Les chirurgies de la hanche et du genou sont en forte augmentation en raison du vieillissement de la population et de la plus grande précocité des opérations dans le parcours de soins des patients. En Europe, 1,5 million d’arthroplasties totales de la hanche et du genou ont été réalisées en 2021 avec un doublement potentiel d’ici 2050. En France, ce sont 300.000 arthroplasties totales de la hanche et du genou qui sont réalisées chaque année pour budget de 2.5 Mds€ alors que le montant total des dépenses en orthopédie s’élève à 6 Mds€.
Selon l’OCDE, 20% des chirugies réalisées ne seraient pas pertinentes. En outre, des études révèlent que 20% des patients ne seraient pas pleinement satisfaits des résultats. Actuellement, ces interventions sont rémunérées aux établissements de santé sur la base d’un modèle de remboursement à l’acte (T2A) sans prise en compte de leurs résultats.
L’ambition d’EIT Health, d’UniHA et du consortium VBP.O est de transformer le modèle d’achat et de remboursement conventionnel pour traiter le double problème des chirurgies de la hanche et du genou non pertinentes et d’accroissement des coûts pour les systèmes de santé européens.
Le projet VBP.O a ainsi pour objectifs de :
- Participer à l’amélioration de la prise en charge et de la récupération du patient en tenant mieux compte des résultats et de l’expérience des patients (PROMs Patient - Reported Outcome Measures, PREMs – Patient – Reported Experience Measures ) ;
- Contribuer à faire progresser la pratique chirurgicale grâce au partage des connaissances et des pratiques entre chirurgiens ;
- Définir une norme scientifique permettant de déployer les achats par la valeur sans discrimination des différents profils de patients, ni biais en faveur d’une technologie particulière ;
- Générer une productivité de 8 à 20% pour le système de santé sur les dépenses liées à la chirurgie de la hanche et du genou.
Un projet européen pour conduire la transition de la valeur en santé
Les hôpitaux engagés au sein du Consortium collecteront en vie réelle de nombreuses données incluant les résultats cliniques (CROM – Clinical-Reported Outcome Measures), les résultats rapportés par le patient (PROM) et l’expérience patient (CROM) afin de mesurer l’amélioration fonctionnelle post-opératoire de 5000 patients opérés (récupération, douleur, flexion, cicatrisation, etc.). Le registre européen créé dans le cadre du projet VBP.O grâce à Orthense, la plateforme digitale de Digikare, facilitera l’interface entre les données du parcours patient et le suivi par le professionnel. Son ergonomie garantit un excellent taux de participation des patients.
Une méthode d’évaluation commune du résultat d’une chirurgie orthopédique sera définie, sous la responsabilité des chirurgiens, par les différents partenaires du consortium et permettra d’évaluer les industriels de manière homogène.
Les premiers résultats de ces expérimentations seront disponibles à la fin de l’année 2025. Ils seront mis à la disposition de la communauté médicale, des associations de patients, des financeurs des systèmes de santé en Europe (Caisse nationale d’assurance maladie en France) ainsi que des industriels (fabricants de prothèses et de robots chirurgicaux).